Guérison des plaies

Cicatrisation des plaies avec un laser portable de 650 microsecondes à 1064 nm

October 28, 2015

Tippett W. J Family Med Prim Care Open Acc : JFOA-120.

DOI : 10.29011/JFOA-120. 100020

Volume 2018 ; numéro 02

Aletha W. Tippett*

Médecin de famille, spécialiste des soins des plaies au WCC, directeur médical du Brookdale Hospice à Dayton, Ohio, États-Unis

*Auteur correspondant : Aletha W. Tippett, médecin de famille, spécialiste des soins des plaies au WCC, Brookdale Hospice à Dayton, Ohio, États-Unis.

Référence : Tippett AW (2018) Thérapie de cicatrisation des plaies avec un laser 1064 nm de 650 microsecondes. J Family Med Prim Care Open

Référence : JFOA-120. DOI : 10.29011/JFOA-120. 100020

Date de réception : 16 juillet 2018 ; Date d'acceptation : 31 juillet 2018 ; Date de publication : 07 août 2018

Résumé

Objectif

L'objectif de cet article est de présenter des données d'observation pour étayer la prémisse de l'utilisation d'un laser Nd:YAG 1064 nm de 650 microsecondes pour la cicatrisation des plaies.

Contexte

‍Il a été rapporté que le traitement à la lumière laser stimule la production de collagène, principale raison pour laquelle les lasers sont utiles pour les procédures cosmétiques telles que la réduction des rides et le lissage des rides de la peau.^[1,2]. Cette capacité à stimuler le collagène, principale protéine impliquée dans la cicatrisation des plaies, laisse penser qu'un laser cosmétique pourrait être utilisé pour favoriser la cicatrisation des plaies. Lorsque vous travaillez sur des plaies chroniques, l'un des principaux objectifs est de stimuler la synthèse dermo-fibroblastique du collagène. Les débridements en série constituent un moyen éprouvé d'y parvenir. De plus, de nombreux produits biotechnologiques sur le marché tentent d'y remédier, en plus ou à la place des débridements en série de la plaie^[3]. La thérapie au laser à froid est utilisée depuis des années pour stimuler la cicatrisation des plaies, mais cette technologie n'a pas été largement appliquée ^[3]. Un certain nombre d'articles ont été publiés sur l'utilisation des lasers pour la cicatrisation des plaies.^{[4 à 6]}. La plupart d'entre eux utilisent des lasers de faible intensité, et non des lasers cosmétiques, mais plusieurs études ont été publiées utilisant des lasers Nd : YAG pour la cicatrisation des plaies ^{[7 à 9]}. Plusieurs types de laser ont été essayés, en particulier pour la cicatrisation des plaies diabétiques et ont révélé que la faible consommation d'énergie est utile, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires ^[10]. Les articles publiés s'accordent à dire que la thérapie au laser à faible intensité, comprise entre 4 et 8 joules/cm2, est bénéfique pour la cicatrisation des plaies. Certains praticiens obtiennent des résultats en utilisant plusieurs passes avec 11 joules, mais certaines études indiquent qu'une puissance laser plus élevée peut endommager une plaie en provoquant des cicatrices ^[7,8,11]. Disposer d'une méthode simple et non invasive qui favorisera de manière prévisible la cicatrisation des plaies serait une aubaine pour les millions de personnes souffrant de diverses blessures chroniques et pour leurs soignants qui essaient de soigner ces blessures.

Rapport de cas

Le laser Nd:YAG 1064 nm de 650 microsecondes est utilisé par cet auteur depuis plus de 10 ans à diverses fins, notamment pour la stimulation des plaies. Le Nd:YAG est un laser cosmétique qui peut certainement être utilisé à diverses fins : épilation, rajeunissement de la peau, réduction des cicatrices, élimination des rides, ablation des lésions, acné, etc. Ce laser, fabriqué par Aerolase, possède une durée d'impulsion unique de 650 microsecondes qui permet de délivrer l'impulsion sous forme d'un faisceau collimaté, de sorte que le contact cutané avec la pièce à main n'est pas nécessaire (comme c'est le cas avec les autres lasers), et il a également la capacité de régler la fluence utilisée, jusqu'à 4 joules/cm2 au réglage le plus bas. En 2006, un rapport a fait état de l'utilisation de ce laser sur 17 patients blessés pendant 10 semaines. Tous les patients ont été traités à une dose de 4 joules/cm2 en un seul passage. Les patients ont été traités à différents intervalles. Dans l'ensemble, 11 plaies, soit 65 %, se sont améliorées, 3 ou 18 % n'ont présenté aucun changement, 1 patient n'a pas pu suivre et 1 patient a ressenti une douleur accrue sans aucune amélioration de la plaie. Diverses blessures ont été traitées, notamment des blessures dues à la pression, des lésions neuropathiques, une fibrose radiologique et des brûlures. Cet examen rétrospectif de l'utilisation du laser Nd:YAG 1064 nm de 650 microsecondes pour la cicatrisation des plaies indique qu'il pourrait s'agir d'un instrument d'appoint efficace et mérite une étude plus approfondie.

Le niveau de risque associé à cette procédure est minime. Une protection oculaire appropriée est portée lors de l'utilisation du laser. La fluence laser utilisée est très faible, niveau auquel la plupart des gens ne peuvent même pas la sentir. De plus, il n'y a aucun contact avec la peau par la pièce à main et aucun gel anesthésiant ou rafraîchissant, comme c'est le cas avec la plupart des lasers cosmétiques. Il n'y aurait aucune blessure ni aucune hémorragie. Il n'y a aucun inconfort attendu associé au traitement au laser. Le bénéfice escompté justifie le risque minimal encouru. Le laser Nd:YAG de 650 microsecondes pourrait devenir un adjuvant utile pour le soin des plaies et ouvrir la voie à d'autres études pour déterminer la fluence idéale à utiliser.

En raison des travaux préliminaires antérieurs, on s'attend à ce que les blessures des patients guérissent plus rapidement qu'elles ne le feraient avec les autres approches disponibles. Une thérapie au laser utilisant une faible fluence de 4 joules/cm2 en un seul passage a été utilisée sur des patients présentant des plaies. Deux d'entre elles sont présentées ci-dessous.

L'une d'elles était une femme diabétique de 37 ans qui avait des brûlures aux pieds. En raison de sa neuropathie périphérique, elle ne pouvait pas ressentir les brûlures lorsqu'elle dormait avec un appareil de chauffage. Il est intéressant de noter qu'elle a consulté cinq médecins qui ont tous dit que son pied devait être amputé. Elle m'a vue et après avoir fait un historique, j'ai déterminé qu'elle avait des brûlures et je les ai traitées de manière appropriée. J'ai utilisé le laser sur ses blessures et les photos ci-dessous montrent le début et la fin du traitement. La thérapie au laser a considérablement amélioré ses blessures. Ses blessures ont complètement guéri sans laisser de cicatrices et on ne pouvait pas dire si elle en avait déjà eu (Figure 1).

Figure 1

Le laser sur ses plaies montre les sites de traitement avant et après le traitement.

Après 1 traitement. Photos reproduites avec l'aimable autorisation d'Aletha Tippett, MD.

Un deuxième patient était un homme de 65 ans atteint de diabète à qui on a diagnostiqué une gangrène gazeuse du pied et qui devait être amputé à l'hôpital. J'ai rencontré le chirurgien à l'extérieur de la salle d'opération et je l'ai supplié de faire un large débridement au lieu de l'amputer. Il a accepté et a procédé à un large débridement du pied. Le lendemain, j'ai commencé à traiter la plaie. Nous avons utilisé la thérapie au laser une fois par semaine pendant six semaines et les photos du début et de la fin de 6 semaines sont présentées ici. De toute évidence, le laser a facilité la cicatrisation et la fermeture de sa blessure. Ce patient a complètement guéri sa blessure et est devenu ambulatoire et est même parti en vacances en famille en Floride peu de temps après (Figure 2).

Figure 2

Thérapie au laser avant le traitement et après 6 semaines.

Après 6 traitements. Photos reproduites avec l'aimable autorisation d'Aletha Tippett, MD.

Pourquoi certaines plaies répondent-elles mieux à la thérapie au laser que d'autres ? Cela n'est pas connu de cet auteur. Les brûlures se portent certainement bien et cela a également été observé avec d'autres brûlures. L'acné répond très bien au laser, mais cela dépasse le cadre de cet article. Les escarres ont tous bien réagi, mais pas s'il s'agit d'une fibrose radiologique. La seule plaie chirurgicale présentée ici s'est bien comportée, mais a nécessité six traitements. Il n'est pas clair si la zone du corps influe sur la réponse au laser.

Conclusion

Il apparaît clairement que l'utilisation du laser (650 microsecondes Nd:YAG 1064 nm) peut aider à la cicatrisation des plaies, et sur la base de ces cas cliniques, la fermeture de la plaie est considérablement facilitée par rapport à une thérapie purement non laser. Il est fortement recommandé de l'essayer. Une faible dose, 4 joules/cm2, semble très bien fonctionner et je serais réticent à essayer des doses plus élevées, comme indiqué ci-dessus. L'utilisation de ce laser cosmétique pour la cicatrisation des plaies mérite d'être étudiée plus avant.